Des journalistes et de communicateurs ont bénéficié d’une formation de trois jours, du 2 au 4 juillet 2025, sur l’intégration du genre dans la pratique médiatique. Organisée avec l’appui financier de l’ONG Voix de Femmes, cette session a été animée par Edith Ouédraogo, experte en genre et droits des femmes.
Face à la persistance des inégalités entre hommes et femmes dans les contenus médiatiques, cette formation visait à doter les professionnels des médias de connaissances théoriques et d’outils pratiques pour une couverture plus équitable, inclusive et transformative des questions liées au genre.
Dans son exposé introductif, Edith Ouédraogo a dressé un panorama des avancées législatives et politiques enregistrées au Burkina Faso depuis la Conférence de Beijing de 1995. Elle a toutefois souligné la persistance de discriminations structurelles, alimentées par des normes socioculturelles, des stéréotypes sexistes et un indice de développement du genre encore faible. En 2022, le pays se classait au 115e rang mondial sur 146 selon le rapport du PNUD.

L’experte a rappelé l’importance de différencier le sexe (caractère biologique) du genre, construit socialement à travers la socialisation. Elle a dénoncé les conceptions réductrices qui assimilent le genre à la promotion exclusive des femmes ou à un simple quota. « Le genre concerne aussi les hommes, qui sont eux aussi prisonniers de normes rigides sur ce que signifie ‘être un homme’ », a-t-elle précisé.
La session a aussi mis en lumière les effets de la socialisation, les rôles genrés, les violences basées sur le genre (VBG) et les différentes formes de discriminations, notamment en contexte de crise humanitaire.
Au cœur de la formation figurait l’intégration effective du genre dans les pratiques journalistiques. Les participant·e·s ont appris à : utiliser un langage inclusif dans leurs écrits et interventions ; équilibrer le temps de parole entre femmes et hommes dans les reportages ; désagréger les données par sexe ; éviter les représentations visuelles stéréotypées ; interroger les sources avec une perspective de genre.
Des outils concrets ont été présentés pour l’élaboration de stratégies de communication sensibles au genre, incluant le diagnostic, la formulation des objectifs, le choix des indicateurs et la planification des activités.

« Un média sensible au genre ne se contente pas de ‘parler des femmes’, il interroge les normes, valorise la diversité, déconstruit les stéréotypes et favorise l’égalité réelle », a insisté la formatrice.
À l’issue de la session, les journalistes et communicateurs présents se sont engagés à promouvoir une approche plus inclusive dans leur travail quotidien. Cette initiative constitue un pas important vers une presse burkinabè qui contribue activement à la transformation sociale en faveur de l’égalité entre les sexes.
Espoir Info