Burkina : des journalistes formés sur le traitement de l’information en biotechnologie agricole

Le Forum ouvert sur les biotechnologies agricoles (OFAB) a réuni des journalistes, ce mercredi 10 septembre 2025, pour un atelier de formation consacré au traitement de l’information sur les biotechnologies agricoles. Cette initiative vise à doter les professionnels des médias de compétences solides afin qu’ils puissent mieux informer le public sur des sujets liés à la question des biotechnologies.

Doter les professionnels des médias d’outils nécessaires pour aborder aisément les questions liées aux biotechnologies modernes. C’est l’objectif principal de cet atelier qui a réuni des journalistes de plusieurs médias venus de différentes régions du pays.

Selon Dr Sidibé Hamadou, chercheur à l’INERA et point focal de l’OFAB au Burkina Faso, cet atelier avait pour but de « faire un partage d’expériences sur les questions des Biotechnologies modernes » et de présenter aux journalistes « les techniques de traitement et de diffusion des informations sur ces thématiques ». L’événement, qui s’inscrit dans la dynamique de vulgarisation scientifique, a également permis de présenter les avancées du Burkina Faso dans ce domaine et d’aborder les normes, régulations et textes en vigueur encadrant la biotechnologie agricole.

Dr Sidibé Hamadou, chercheur à l’INERA et point focal de l’OFAB au Burkina Faso

Au cours des travaux, il a été annoncé la mise en place d’un réseau dénommé « Les Ambassadeurs des biotechnologies au Burkina Faso », qui regroupera les journalistes formés afin d’assurer une diffusion continue et responsable des informations scientifiques.

Combler le déficit d’informations sur la biotechnologie

A entendre Cyr Payim Ouédraogo, président du Réseau des communicateurs ouest-africains en biotechnologie du Burkina (RECOAB-Burkina), il existe une insuffisance d’informations fiables sur la biotechnologie dans les médias locaux. « Le rôle de l’OFAB est de fournir une information juste et vérifiable. Les journalistes formés deviendront des relais auprès de leurs pairs et des populations, créant ainsi un effet boule de neige », a-t-il expliqué.

Il a souligné que cette formation est également essentielle pour préparer les journalistes à mieux participer aux compétitions internationales, notamment le Prix OFAB, en leur permettant de mieux cerner le lexique technique et d’utiliser les termes scientifiques de manière précise et compréhensible pour le grand public.

Lors de la session, M. Ouédraogo a animé une communication sur « Le traitement de l’information sur la biotechnologie : cas du reportage ». Il a insisté sur l’importance d’un langage accessible afin de vulgariser des connaissances complexes sans les dénaturer.

Cyr Payim Ouédraogo, président du Réseau des communicateurs ouest-africains en biotechnologie du Burkina, formateur

Dans sa communication sur « Les enjeux des biotechnologies modernes et leurs réglementations dans le monde et en Afrique », Dr Irméan Moussa Sawadogo a apporté des éclairages sur un sujet qui suscite de nombreuses interrogations.

Il a notamment abordé les polémiques autour des OGM, la place de la biotechnologie dans la lutte contre la faim et la malnutrition, ainsi que les financements internationaux, notamment ceux de la Fondation Bill & Melinda Gates.

« La désinformation est aujourd’hui le plus grand fléau qui plombe tout », a-t-il affirmé. « Si vous rejetez la biotechnologie sous prétexte qu’elle est mauvaise, vous laissez la maîtrise de la science à d’autres. Ceux qui contrôlent la biotechnologie contrôleront la production et l’innovation », a-t-il ajouté.

Le chercheur a rappelé des chiffres alarmants : 735 millions de personnes souffrent de faim dans le monde, et la population mondiale, estimée à 9,6 milliards d’habitants d’ici 2050, nécessitera une profonde évolution de la recherche agricole pour être nourrie. En Afrique, deux enfants sur cinq souffrent de la faim silencieuse, liée à des carences en nutriments essentiels à leur développement physique et psychique.

« La biotechnologie est une réponse à ces défis, car elle permet de transcender les barrières génétiques existantes et de produire des variétés plus résistantes aux maladies, à la sécheresse et aux changements climatiques », a-t-il souligné.

Une photo de famille a mis fin à la cérémonie d’ouverture

Selon les données présentées, plus de 30 pays africains exploitent actuellement la biotechnologie agricole sur une superficie totale de 206,3 millions d’hectares.

L’OFAB, un acteur clé depuis 2012

Dr Sawadogo a aussi insisté sur le fait que les biotechnologies modernes et leurs produits sont hautement réglementés au niveau international. Il a notamment évoqué le Protocole de Cartagena, un instrument juridique issu de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB). Ce protocole encadre la prévention des risques liés aux organismes génétiquement modifiés et assure une traçabilité stricte pour protéger la biodiversité et la santé humaine.

Créé en 2012, le Forum ouvert sur les biotechnologies agricoles (OFAB) œuvre à sensibiliser les décideurs, les scientifiques et les journalistes sur les opportunités qu’offrent les biotechnologies pour le développement durable. En organisant régulièrement des formations, l’OFAB ambitionne de démystifier ces technologies, souvent perçues avec méfiance, et de promouvoir une information scientifique fiable et équitable.

Pour Dr Sidibé Hamadou, cet atelier est une étape importante vers la création d’une presse spécialisée capable de vulgariser des informations scientifiques, d’éclairer le débat public et de contribuer à une meilleure compréhension des innovations agricoles par la population.

« Les journalistes sont des acteurs stratégiques dans la diffusion des connaissances. Bien formés, ils deviendront des ambassadeurs de la biotechnologie et des alliés précieux dans la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire », a-t-il conclu.

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