L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a présenté, ce mardi 2 décembre 2025 à Ouagadougou, les mesures qui entreront en vigueur dans moins de deux semaines et qui modifieront profondément les pratiques commerciales des opérateurs de téléphonie mobile au Burkina. Cette rencontre avec la presse visait à éclairer l’opinion sur un dossier suivi depuis plus de deux ans.
C’est un cadre réglementaire adopté en 2023, mais suspendu par la contestation. En effet, en juin 2023, l’ARCEP avait pris la décision n°2023-0024/ARCEP/CR du 13 juin 2023, un texte regroupant un ensemble de dispositions destinées à renforcer la protection des abonnés. Parmi ces mesures figurent notamment :
- l’usage des bonus voix et SMS sur l’ensemble des réseaux, sans restriction ;
- l’allongement de la durée de validité du compte principal, désormais fixée à 180 jours après la dernière recharge, au lieu de 90 jours ;
- l’obligation pour les opérateurs de consommer les bonus dans l’ordre de leur expiration, afin de réduire les pertes pour les utilisateurs ;
- l’application stricte des durées de validité annoncées lors de la souscription à une offre ;
- la possibilité pour les abonnés de récupérer leurs crédits et volumes non utilisés, sous conditions définies ;
- une validité minimale d’un mois pour tout forfait internet mobile d’au moins 1 Go ;
- la validation préalable par l’ARCEP de toute nouvelle offre commerciale ;
- le plafonnement des écarts tarifaires entre réseaux, limité au montant du prix de terminaison d’appel fixé par le régulateur.
Ces dispositions avaient toutefois été contestées par les opérateurs, qui avaient introduit des recours en justice pour en obtenir la suspension.
La justice tranche
Au cours de la conférence de presse de ce 2 décembre, l’ARCEP a annoncé que les recours des opérateurs ont été rejetés. La décision de 2023 est donc confirmée, et les mesures seront pleinement exécutoires à partir du 10 décembre 2025.
Pour les consommateurs, cette issue marque une avancée significative. Les règles à venir apportent davantage de visibilité sur les offres, renforcent les garanties d’utilisation et limitent les déséquilibres tarifaires entre réseaux, souvent dénoncés par les usagers.
Des sanctions financières sévères en cas de non-conformité
L’Autorité a également rappelé l’existence d’un dispositif de contrôle assorti de sanctions. Tout opérateur refusant de se conformer aux nouvelles obligations s’exposera à des amendes pouvant atteindre 1 % à 3 % de son chiffre d’affaires, un niveau de sanction qui témoigne de la volonté du régulateur de faire respecter le nouveau cadre.
Cette réforme marque ainsi un tournant pour le secteur de la télécommunication au Burkina Faso. Avec l’entrée en vigueur de ces mesures, le marché des télécommunications burkinabè s’apprête à connaître une transformation majeure. L’ARCEP entend ainsi garantir un environnement plus transparent, plus équitable et mieux adapté aux attentes des abonnés, dans un contexte où la connectivité occupe une place centrale dans la vie économique et sociale.
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