« Bugba, voir plus loin que le temps » : La culture burkinabè à l’honneur à Munich

Depuis 2007, le Congrès panafricaniste de Munich se présente comme une opportunité de faire voyager les pratiques traditionnelles et spirituelles de l’Afrique, longtemps méconnues et ignorées. Il se tient chaque deux ans à Munich en Allemagne et contribue à faire connaitre la culture africaine hors de l’Afrique. Entre deux congrès, l’initiateur, qui est le Groupe de travail sur le panafricanisme en Allemagne, organise des vernissages, conférences et spectacles. Cette année, c’est la culture burkinabè qui est à l’honneur avec l’exposition « Bugba, voir plus loin que le temps », qui a débuté le jeudi 24 juillet 2025 et se tiendra jusqu’au 3 août prochain. Une manière pour le groupe de faire connaitre cette pratique traditionnelle et spirituelle que l’on rencontre au Burkina Faso.

Selon Hamado Dipama, président d’honneur et fondateur du Groupe de travail sur le panafricanisme en Allemagne, l’exposition « Bugba, voir plus loin que le temps » débutée le jeudi 24 juillet 2025, vise à faire connaitre les pratiques traditionnelles et spirituelles, les richesses culturelles du Burkina Faso qui est à l’honneur cette année.

Hamado Dipama, président d’honneur et fondateur du Groupe de travail sur le panafricanisme en Allemagne

« Nous avons initié cette rencontre parce qu’il est très important de faire connaître nos cultures, nos traditions, notre spiritualité. Les autres l’ont fait depuis des centenaires. Ils nous ont même obligé à laisser et à oublier les nôtres pour ne suivre que ce qu’ils nous ont amené », a justifié M. Dipama.

Arouna Marané, photographe

Selon lui, « avant que les grandes religions ne viennent dans notre continent, nous en Afrique, on ne parlait pas de religion mais nous sommes un peuple spirituel ». « Donc il est très important de faire connaître cela. Faire venir d’Afrique, des expositions qui concernent les pratiques traditionnelles et spirituelle de l’Afrique », a-t-il souligné.

C’est ainsi que la rencontre de 2025 met en lumière les Bugba, une pratique culturelle que l’on retrouve au Burkina Faso. « A l’ouverture le jeudi 24 juillet 2025, nous avons vu même des Burkinabè qui étaient là et qui ne connaissaient pas ce que c’est que les Bugba. Donc l’importance est capitale », a dit Hamado Dipama.

Pour lui, il est, donc, « très important qu’il y ait un changement radical ». « Nous prônons depuis très longtemps la réécriture de notre histoire qui est falsifiée par le colon, ceux qui nous ont forcé même à adopter leur culture comme la vraie, nous amené à nier notre propre tradition. Et nier sa tradition, c’est nier sa propre existence sans le savoir. C’est très important pour nous de promouvoir nos cultures », a soutenu le président d’honneur du Groupe de travail sur le panafricanisme en Allemagne.

La rencontre a ouvert ses portes le 24 juillet, avec beaucoup de programmes musicaux, la lecture du livre Les sept harmattans de la Burkinabè Wendlassida Constance Kaboré. Le photographe burkinabè Arouna Marané avec ses collègues, des chercheurs, ont expliqué au public, avec exposition photos à l’appui, ce que c’est que les Bugba.

L’artiste KPG, Naaba Bounda, avec toute son équipe, a émerveillé le public avec sa performance qui s’appelle Sooré

Ce samedi 26 juillet, s’est tenu la conférence sur les Bugba. Au cours de ce programme, il a été expliqué plus en profondeur ce que c’est que les Bugba. Il y a eu des échanges avec les chercheurs qui ont travaillé sur ça et avec le facilitateur, l’anthropologue Mahamadi Ouédraogo, qui était entre les chercheurs et les traditionalistes pour mieux faire comprendre ce que c’est que cette pratique traditionnelle et spirituelle. « A côté de ça, il y a KPG qui est là avec toute son équipe qui va émerveiller le public avec sa performance qui s’appelle Sooré. Il sera accompagné par un jeune musicien, Adama Dicko qui joue la kora. On parle de spiritualité et quand on parle de spiritualité, la kora ne doit pas manquer à mon avis », a fait savoir M. Dipama.

Les invités de l’édition 2025, sont, notamment, les chercheurs qui ont fait des recherches depuis 2021 jusqu’à maintenant sur les pratiques traditionnelles et spirituelles des Bugba. Il y a aussi KPG, l’anthropologue Mahamadi Ouédraogo qui a travaillé avec les chercheurs et est le facilitateur entre les traditionalistes, dans les différents villages qu’ils ont parcourus, avec les chercheurs.

Une photo de famille

Le premier Congrès panafricaniste de Munich en 2007 était dédié au père de la révolution burkinabè, Thomas Sankara, et a vu la participation de son épouse Mariam Sankara, de Me Bénéwendé Sankara, de Aziz Fall du Canada et autres. En 2009, c’était dédié à Kwamé N’Kuruma. Le congrès a vu la participation de Jerry John Rawlings qui est venu faire cinq jours à Munich. 2011 a été consacré à Lumumba, et le congrès a vu la participation de la famille de Lumumba.

David Ouattara (Correspondance particulière)

Espoir Info

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