La cour de l’École nationale des sous-officiers d’actives (ENSOA) a vibré, ce jeudi, au rythme de la cérémonie de sortie de la première promotion spéciale de sous-officiers. Un moment solennel placé sous le signe de l’engagement, de la reconnaissance et de l’espérance pour une armée burkinabè en pleine transformation face aux défis sécuritaires.
Sous la présidence du Chef d’état-major de l’armée de terre, le Colonel Hamed Hermann Rouamba, la cérémonie a réuni un parterre d’autorités militaires, de cadres de commandement, de familles et d’invités de marque. L’ambiance empreinte de solennité traduisait toute l’importance de l’événement : l’élévation, à titre exceptionnel, de militaires du rang au grade de sergent, formant ainsi la toute première promotion spéciale de sous-officiers. Au nombre de 86, ils sont issus de différents corps d’armée de gendarmerie, militaires de rang, Volontaires pour la défense de la Partie (VDP), Sapeurs-pompiers
Dans son discours, le Colonel Rouamba a rappelé le contexte dans lequel s’inscrit cette initiative. « Le Burkina Faso est à la croisée des chemins entre souveraineté et sécurité nationale », a-t-il affirmé. Face aux menaces terroristes persistantes, a-t-il poursuivi, il était nécessaire d’identifier des hommes de valeur, aguerris par l’expérience du terrain, capables de guider et d’encadrer leurs frères d’armes.

Des hommes forgés par l’épreuve
Les nouveaux sous-officiers, choisis à l’issue d’un processus de sélection rigoureux, incarnent ce choix stratégique. « Ils ont connu l’épreuve du feu, ont fait preuve d’audace et de résilience et ont surmonté les adversités du terrain », a salué le chef d’état-major. Pour lui, leur promotion vient envoyer un message clair : « Dans les forces armées nationales, le mérite est reconnu et récompensé. »
Au-delà de la reconnaissance, cette promotion spéciale constitue un signal d’encouragement pour l’ensemble des troupes engagées. Elle vise également à renforcer le leadership intermédiaire, indispensable pour la cohésion et l’efficacité opérationnelle des unités. « Le sous-officier est l’épine dorsale de l’armée », a insisté le Colonel Rouamba, soulignant son rôle vital comme relais entre la stratégie des chefs et l’action de terrain.
Au nom de ses camarades, le Sergent Mickaël Ilboudo, délégué de promotion, a pris la parole avec émotion et détermination. Dans un témoignage qui a mêlé reconnaissance et promesse d’engagement, il a retracé le parcours exigeant qui a mené cette promotion à ce jour historique.
Durant plusieurs semaines de formation intensive, les militaires promus ont acquis des compétences techniques et opérationnelles indispensables : le combat interarmes, l’utilisation tactique des drones, la lutte contre les engins explosifs improvisés, la topographie, le secourisme au combat, sans oublier le droit des conflits armés et les fondamentaux de la discipline militaire. « Chaque exercice, chaque mise en situation nous a forgés avec rigueur et justice », a confié le délégué de promotion.
Conscients de l’honneur qui leur est fait, les nouveaux sergents se sont engagés solennellement à servir la patrie avec discipline, loyauté et courage. « Nous redoublerons d’efforts pour être à la hauteur de la confiance placée en nous », a déclaré le Sergent Ilboudo, avant de clore son allocution par un vibrant appel à l’unité et à la défense de la nation : « La patrie ou la mort, nous vaincrons. »

Un tournant pour l’armée burkinabè
Cette première promotion spéciale de sous-officiers, fruit d’une décision exceptionnelle du commandement militaire et des autorités burkinabè, marque une étape importante dans la réorganisation et le renforcement des forces armées nationales. Elle illustre la volonté de bâtir une armée plus performante, plus proche du terrain et capable de répondre efficacement aux défis sécuritaires.
En saluant cette initiative, le Colonel Rouamba a invité les récipiendaires à porter leurs nouveaux galons avec fierté mais aussi humilité. « Votre mission est grande : montrez l’exemple, inspirez et guidez vos frères d’armes. Défendez l’honneur de vos couleurs », leur a-t-il lancé.
À travers cette cérémonie, l’armée burkinabè envoie un message clair : face aux épreuves, elle choisit de s’appuyer sur ses fils les plus méritants pour écrire les nouvelles pages de son histoire. Une histoire faite de résilience, de courage et de détermination, où chaque soldat, du plus jeune au plus ancien, trouve sa place dans la défense de la patrie.
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