Burkina : lancement de la Brigade motorisée de sécurité et d’intervention pour traquer la criminalité urbaine

La Police nationale renforce son arsenal de lutte contre l’insécurité avec la mise en place d’une nouvelle unité : la Brigade motorisée de sécurité et d’intervention (BMSI). Le lancement officiel de cette brigade a eu lieu ce mercredi 10 septembre 2025 dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou, en présence du Directeur général de la Police nationale, l’Inspecteur général Thierry Dofizouho Tuina. Cette initiative vise à accroître la mobilité et la capacité de projection des forces de l’ordre dans les zones urbaines confrontées à une criminalité de plus en plus mobile et violente.

Dans son allocution, le patron de la Police nationale a tenu à adresser un message clair aux délinquants, particulièrement à ceux qui utilisent des motos pour commettre leurs forfaits. « Tous ceux qui commettent des actes criminels en utilisant des engins à deux roues doivent savoir que la police les poursuivra jusqu’au dernier retranchement », a-t-il averti. Il a appelé ces individus à cesser immédiatement leurs activités et à « revenir dans la République et dans le Faso » en se conformant aux lois.

L’Inspecteur général Tuina a rappelé que le pays traverse une crise multidimensionnelle. En plus du terrorisme qui reste la principale menace, les villes burkinabè font face à une recrudescence du grand banditisme et de la criminalité urbaine. Selon lui, le terrorisme a provoqué des déplacements massifs de populations vers les centres urbains, accentuant la pression sur les services sociaux et l’emploi. Ce contexte a également favorisé un accès illégal et facile aux armes à feu, fragilisant encore davantage le tissu social et contribuant à la multiplication des actes criminels.

L’Inspecteur général Thierry Dofizouho Tuina, directeur général de la police nationale

Cette situation a engendré d’énormes défis sécuritaires. « Les criminels redoublent d’adversité dans leur génie malfaisant, inventant de nouveaux modes opératoires comme des filatures suivies de braquages, parfois même en plein jour », a déploré le Directeur général. Il a également dénoncé l’incivisme routier qui, selon lui, constitue une atteinte à l’autorité de l’État et provoque régulièrement des drames sur les routes.

Pour faire face à ces menaces, la Police nationale entend se montrer proactive en adaptant en permanence ses dispositifs de riposte. La création de la BMSI s’inscrit dans cette dynamique. Cette nouvelle unité spécialisée permettra de traquer, en temps réel, les délinquants qui opèrent à moto, mais aussi de lutter plus efficacement contre l’incivisme routier. Elle sera chargée de mener des patrouilles de répression, d’effectuer des contrôles ciblés dans les grands carrefours et sur les axes stratégiques, et d’assurer l’escorte sécurisée de convois.

Thierry Tuina a précisé que la BMSI complète le dispositif du commissariat mobile, récemment lancé. Alors que ce dernier a pour mission de rapprocher les services de police des populations en offrant des prestations administratives et sociales, la BMSI se consacre exclusivement à la lutte contre les formes de criminalité les plus mobiles et violentes.

La Brigade motorise de sécurité et d’intervention est désormais opérationnel et permettra de traquer la criminalité urbaine

Le Directeur général de la Police nationale a également annoncé que la BMSI sera progressivement déployée dans d’autres villes du pays. Toutefois, il a souligné que la généralisation de ce dispositif nécessitera des moyens conséquents, notamment pour l’acquisition d’un nombre important de motos. Il a, à cet effet, exprimé sa gratitude au ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, pour son soutien ayant permis la concrétisation de ce projet.

Au-delà de la mobilisation des forces de l’ordre, M. Tuina a insisté sur l’importance de la collaboration citoyenne dans la lutte contre l’insécurité. Il a invité la population à communiquer toute information utile aux services de police, affirmant que « les citoyens sont les yeux de la police sur le terrain ». Cette démarche, qu’il qualifie de « coproduction de la sécurité », est selon lui essentielle pour venir à bout non seulement du terrorisme, mais aussi de la criminalité urbaine.

« La police continuera à mettre en place des dispositifs tactiques et dynamiques afin d’assurer un maillage efficace du territoire et d’apporter des réponses adaptées aux différentes formes de criminalité », a assuré le Directeur général. Il a appelé les Burkinabè à s’engager aux côtés de la Police nationale dans ce qu’il considère comme un sursaut sécuritaire et progressiste, indispensable pour garantir la sécurité collective et préserver la stabilité sociale.

Espoir info

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici
Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!

Publicite

spot_img

Publicite

spot_img
Sur le même sujet

Burkina: fin de parcours d’un réseau de malfrats à Koupéla

Le Commissariat Central de Police de la ville de...