Au tribunal : Quand la livraison de graines de coton tourne à un différend judiciaire

Le mardi 9 septembre 2025, le Tribunal de grande instance (TGI) de Dédougou a jugé l’affaire opposant Moussa (nom d’emprunt) à Salif (nom d’emprunt), dans un dossier d’abus de confiance portant sur la somme de 600 000 FCFA. Les faits remontent à l’année 2023, à Solenzo.

À la barre, Moussa, agent de la SN Citec  détaché auprès de la SOFITEX de Solenzo, reconnaît partiellement les faits. Dans le cadre de son travail, il a fait la connaissance de Salif, qui lui envoyait de l’argent par mobile money pour trouver des chauffeurs et assurer le transport de graines de coton jusqu’à Bobo-Dioulasso. Pendant un temps, tout s’est déroulé sans problème.

Mais en 2023, la relation s’est compliquée. Salif explique avoir confié à Moussa un total de 600 000 FCFA pour des chargements de graines qui ne sont jamais arrivés à destination. Pour sa défense, le prévenu soutient qu’il transmettait toujours à sa victime les références des chauffeurs chargés du transport (cartes grises, pièces d’identité). Selon lui, Salif a même envoyé directement 250 000 FCFA à l’un des chauffeurs.

Concernant le reste, Moussa reconnaît avoir usé d’un subterfuge pour récupérer une dette de 50 000 FCFA qu’il réclamait à Salif. Il lui aurait fait croire qu’un camion était prêt à partir, mais que le chauffeur exigeait cette somme avant de prendre la route. Résultat : 300 000 FCFA sont effectivement passés par lui.

À la barre, Salif ne conteste pas vraiment ces explications mais précise qu’il ne connaît que Moussa dans cette affaire, ce qui justifie sa plainte. Le prévenu, lui, a tenté de se dédouaner en invoquant la rupture de graines de coton à Solenzo à cause de l’insécurité. Les chauffeurs seraient repartis vers Diapaga, où certains auraient même trouvé la mort lors d’attaques terroristes.

Le procureur a souligné que l’absence des chauffeurs rendait l’affaire difficile à apprécier. Il a donc requis la relaxe de Moussa pour l’abus de confiance, mais a demandé une requalification en escroquerie sur les 50 000 FCFA correspondant à la fausse information donnée à sa victime. Il a proposé trois mois de prison et une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis.

Finalement, le tribunal a suivi une autre voie : Moussa a été purement et simplement relaxé. La constitution de partie civile de Salif, qui réclamait ses 600 000 FCFA, a été déclarée irrecevable. Les charges de la procédure ont été mises à la charge du Trésor public.

Source : Justice Infos Burkina 

Espoir info

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