Mémorial Thomas Sankara: quand le récit des «cinq vies» du père de la révolution suscite l’émotion !

Des invités d’honneur et spéciaux du ministère burkinabè en charge du Tourisme, ont effectué, le samedi 27 septembre 2025, à Ouagadougou, une excursion au mémorial Thomas Sankara. Une visite faite dans le cadre de la 15e édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO). Elle a suscité de vives émotions chez les participants lors du récit des «cinq vies», selon les animateurs, du père de la révolution d’août 1983.

«On peut tuer un homme, mais pas ses idées», disait Thomas Isidore Noël Sankara, l’homme à qui la trentaine de personnes est venue rendre hommage au sein du mausolée qui porte désormais son nom. Venus du Mali, du Niger, du Ghana, du Cameroun et naturellement du Burkina Faso, les 35 visiteurs ont prêté une oreille attentive à leur guide touristique du jour lors d’une visite d’étude.

«Nous avons appris de Thomas Sankara. De ce qu’il a fait. C’était massif. Plein d’émotion quand on est arrivé sur les lieux; quand on a raconté l’Histoire, ce qu’il a fait. Nous avons vu beaucoup de choses et appris ce qui est enraciné dans la culture, dans la tradition du Burkina», a témoigné le Secrétaire général du ministère du Tourisme du Ghana, Joseph Amoah.

«Je remercie très sincèrement Faso tourisme pour l’accueil qui nous a été réservé. Effectivement nous avons eu l’occasion de visiter le mémorial Thomas Sankara. C’était un moment de recueillement parce que c’est vraiment une figure panafricaine que nous tous nous suivons. (…) On a été plongés au cœur de l’Histoire, de la vie du capitaine Thomas Sankara», a renchéri la directrice générale de l’Agence nigérienne de Promotion du Tourisme, Mariam Rhoumour Agalher.

En effet, sous la conduite pédagogique du Secrétaire général du Comité international du mémorial Thomas Sankara, les convives ont foulé, le samedi 27 septembre 2027, les 14 hectares du site dédié à la mémoire du capitaine de l’armée et président du Burkina Faso de 1983 à 1987. Lui et douze autres de ses compagnons d’infortune. Une tournée qui a suscité beaucoup d’émotions chez les hôtes.

«Sankara a eu cinq vies. Cinq phases de vie. Il a fait l’école primaire à Gaoua et à Bobo Dioulasso. Après, il a fait le Prytanée militaire (du Kadiogo). Il est donc rentré dans l’armée. Initialement, il voulait devenir prêtre. (Enfin!), il devrait devenir prêtre. Mais, principalement lui-même aspirait à devenir médecin. Et donc, il s’est interdit de boire de l’alcool, du café, du thé, de fumer. Il s’est interdit beaucoup de choses car il ne voulait pas faire la chirurgie en tremblant.», a narré le secrétaire général du comité, Luc Damiba.

« Finalement il a fini par devenir militaire; et dans sa carrière il l’on sollicité pour qu’il soit secrétaire à l’information sous le médecin Jean-Baptiste Ouédraogo. Donc ministre de l’Information. (…) », a-t-il continué, sous les ombres des arbres présents sur le site qui se laissaient lire, sur les murs de l’établissement où sont gravés des citations, des photos, des graffitis, entre autres, du président défunt et ceux datant des périodes de son régime.

Il a expliqué que Thomas Sankara a travaillé sur ces lieux, site de mémoire. Il a vu son sang versé sur ces lieux. « Puis il a été amené, j’allais dire ‘’jeter ‘’, dans un cimetière et enterrer à la sauvette à 30 cm de profondeur », a-t-il fini par regretter.Arrivés autour de dix heures du matin (heure locale) sur les lieux destinés à abriter les 15 monuments en souvenir de la révolution d’août 1983, la délégation a été conduite auprès du véhicule de service du défunt président. Véhicule sur lequel il « s’est marié ». Un « véhicule tout terrain, très simple. Une fabrication américaine » , a ajouté le Secrétaire général du Comité, M. Damiba.

Pour défendre ses idéologies politiques, le natif de Yako (ville du nord du Burkina et située à 111 km de Ouagadougou), a visité, durant ses fonctions, «35 pays au monde», a poursuivi le secrétaire général du Comité international du mémorial Thomas Sankara. Cela, face à un planisphère terrestre accroché sur l’un des murailles des bureaux de l’ancien président, a poursuivi Luc Damiba. Celui-ci n’a d’ailleurs pas manqué de faire, avec nostalgie, un bref bilan des années du pouvoir sankariste.

Des visites qui lui ont conduit plusieurs fois dans des pays comme le Cuba de Fidel Castro, la France de François Mitterrand ou la Mozambique de Samora Moisés Marcel, a-t-il explicité. Toujours dans les chambres de l’immeuble ayant vécu les évènements du jeudi 15 octobre 1987, est exposée, sous des vitres, la tenue de sport dans laquelle le panafricaniste a été abattu de plusieurs balles incendiaires.

« Le bâtiment visité sera le sous-sol de la tour. Lieu de mémoire, de recueillement. Seul ce bâtiment sera préservé. La tour fera 100 m (de haut) avec un flambeau. Nous voulons vous faire des ambassadeurs de notre projet. Thomas Sankara avait des idées pour son peuple. Le souhait est que son mémorial, ce site soit financé par le peuple, la population du monde entier. Une campagne de souscription populaire sera lancée», a prédit le guide de marque. A l’occasion, le secrétaire Damiba a rappelé que l’édifice inauguré, mai 2025, reste un chantier en entier.

«L’espoir qu’il ont assassiné a fleuri plus que jamais. Moi, ancien compagnon du président Sankara ayant travaillé, voyagé avec lui dans ces lieux, le camarade Luc Damiba est un symbole de rencontre de génération. Car; quand j’étais avec Sankara, lui (Damiba) était pionnier de la révolution », a commenté, en signe de résilience, le Coordinateur du Projet de Construction des Infrastructures du Mémorial Isidore Noël Thomas Sankara (PCIM – INTS), Etienne Lompo.

Pour rappel, cette excursion touristique a été voulue par le ministère en charge du Tourisme du Burkina. Cela, à l’intention des invités d’honneur et spéciaux de la 15e édition du Salon international du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO). Au terme de cette expédition d’environ une heure, la délégation a pris la direction du musée national. Un autre site touristique situé à moins de trois kilomètres du mausolée, sur le boulevard Thomas Sankara (ex-Charles de Gaulle).

Espoir Info

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