Un colloque international pluridisciplinaire a été ouvert, le jeudi 27 novembre 2025, à Ouagadougou, sur les relations Afrique-Inde. Pendant trois jours, les organisateurs de cette cérémonie se donnent pour objectif de se remémorer de la conférence dite de Bandung. Des échanges qui se veulent un partage de « développement » entre le plus jeune continent, en termes de population, et le pays le plus peuplé au monde. Une rencontre tenue dans le cadre du cinquantenaire de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
« L’Afrique doit vivre sur ses deux pieds: l’un ancré dans l’africanité, l’autre projeté dans la modernité », disait l’historien-professeur émérite burkinabè, Joseph Ki-Zerbo dont le nom est dédié à la plus grande université publique du pays. C’est par cette citation que le président de l’université Joseph Ki-Zerbo, Pr Jean-François Kobiané, a débuté, le jeudi 27 novembre 2025, son discours de bienvenue aux différents invités du colloque international pluridisciplinaire intitulé Inde-Afrique.

Prévue pour trois jours (du 27 au 29 novembre 2025), cette grande conférence réunit le géant pays de l’Asie du Sud et l’Afrique postcoloniale. Elle a pour ambition de remettre sur rails leurs relations fort historiques et pour thème principal: « Inde-Afrique: Endogénéité-modernité et solutions pour le développement ».
Une première pour ces deux entités contemporaines qui ont « partagé des millénaires de civilisation » mais aussi traversé « une histoire plus récente marquée par la colonisation, la résistance et la quête de souveraineté », selon l’universitaire et l’hôte de la cérémonie.
Également, « elles partagent la mémoire de Bandung (ville de Java occidentale en Indonésie). Cette rencontre fondatrice de 1955 (du 18 au 24 avril) où les nations émergentes du Sud ont affirmé leur volonté de penser leur destin par elles-mêmes », a poursuivi le dermatologue-président, Pr Jean-François Kobiané.

« Dans un ordre géopolitique international marqué par des rivalités et autres bouleversements mondiaux de tout ordre, notre colloque répond à un double impératif. Dans un premier temps, il s’inscrit dans la traduction inaugurée depuis la conférence de Bandung, en 1955, en matière de collaboration entre l’Inde et l’Afrique. Mais aussi dans une logique de production commune des savoirs sur nos sociétés. Alors, le moment était plus que jamais nécessaire de continuer cette entreprise tant au niveau scientifique, politique, économique, culturel qu’intellectuel », a renchérit en effet le coordinateur national du Colloque Afrique-Inde 2025, Dr Calixte Kaboré.
Pendant les trois jours, « il est prévu des communications, une centaine de communiquant se sont déjà annoncés pour s’exprimer sur des thèmes divers: sur la question de l’endogénéité, sur la question de développement, sur les questions du genre, des migrations des peuples entre l’Inde et l’Afrique, aussi sur l’Histoire de nos peuples ».
« Autour (de ses thématiques), il y aura des débats, une exposition de produits locaux, produits endogènes de transformation, de création. Également, il y aura des rencontres; ce que nous appelons des rencontres B toB ou nous allons mettre en relation des gens (évoluant) dans le même domaine », a-t-il d’ores et déjà défini, en termes d’activité, le programme du dit colloque.

Pour cette première rencontre entre l’Inde et le continent noir en effet, ce sont des participants venus des pays partenaires comme la Côte d’Ivoire, le Togo, le Cameroun, le Kenya, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Guadeloupe, l’Allemagne, la France, l’Australie, les USA, l’Ethiopie, la Martinique et bien entendu l’Inde et le Burkina Faso qui se sont donnés rendez-vous à Ouagadougou afin de redonner suite aux antiques relations Afrique-Inde.
Quant aux autorités indiennes présentes lors de la cérémonie, ils n’ont point manquer de souligner leur satisfaction pour la tenue de ce colloque international pluridisciplinaire. « Nous souhaitons beaucoup de réussite à ce symposium. C’est un colloque qui va améliorer les relations entre l’Inde et l’Afrique. Je suis très heureux d’être ici en tant que représentant de l’Inde. Cet évènement prendra en compte plusieurs domaines tels que la technologie, l’éducation, les valeurs morales, etc », a déclaré le chef de la chancellerie à l’Ambassade de la République de l’Inde au Burkina Faso et représentant de l’ambassadeur pour l’occasion, M. Manoranjan Sahu.
Pour rappel, cette rencontre internationale de trois jours se tient dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.
Par Espoir Info



