Burkina: le Faso Dan Fani ou « Sankara-arrive (pour) prendre le contre-pied des modèles coloniaux » (Dr Siaka Ouattara)

La direction générale des Archives nationales a organisé, le vendredi 21 novembre 2025, à Ouagadougou, une conférence publique sur la valorisation du patrimoine vestimentaire burkinabè. A l’occasion, le panéliste du jour, Dr Siaka Ouattara de l’Université Joseph Ki-Zerbo, a rappelé qu’il fut une époque où le port du tissu local se voulait « une philosophie de vêtement national qui prend le contre-pied des modèles coloniaux », sous l’appellation de « Faso Dan Fani ou de Sankara-arrive ».

Ils sont créateurs de modes, des stylistes, des artisans, des tisserands, des élèves fonctionnaires, des étudiants des universités publiques et privées, des professeurs du niveau supérieur, des lycées et collèges, des présidents d’institutions, des professionnels de l’information documentaire, des agents des administrations publiques et privées ou même des citoyens lambda à répondre présent, le vendredi 21 novembre 2025, à Ouagadougou, à la conférence annuelle de la direction générale des Archives nationales.

Pour la 13è édition, le service public national s’est donné pour thème de réflexion: « Le port du Faso Dan Fani: du patriotisme économique à la promotion artistique et à l’expression d’une identité vestimentaire nationale ». Environ deux heures durant, il a été expliqué, tant sur le plan historico-politique qu’économique et culturel, l’évolution du Faso Dan Fani, sous la pédagogie du Dr en Sociologie du Développement de l’Université Joseph Ki-Zerbo, El Hadj Siaka Ouattara.

« C’est à partir de la période de la révolution sankariste de 1983 à 1987 que la valorisation politique du tissu du Faso Dan Fani a permis que le pagne tissé devienne alors un véritable symbole de souveraineté textile. (…) Ce pagne a été imposé dans l’Administration publique, dans le système éducatif et au cours des cérémonies officielles. Une philosophie de vêtement national qui prend le contre-pied des modèles coloniaux conduisant à qualifier le Faso Dan Fani de Sankara-arrive. (…) Le Faso Dan Fani devient alors un message politique et un acte de résistance contre l’impérialisme », a rappelé, non sans témoignage personnel, l’universitaire Ouattara.

Cependant, le conférencier a situé la genèse du coton-transformé « à l’époque d’avant la colonisation ». Une période « où les populations africaines commencèrent à filer le coton pour plusieurs raisons dont des besoins spécifiques. Un savoir-faire ancestral des communautés: Mossi, Bissa, Gourounsi, Peuhl, Gourmantché, Dâfin, Bôbô, etc, et constitue un patrimoine immatériel transmis de génération en génération », a-t-il affirmé.

En effet, sur l’intitulé des échanges, trois axes ont été développés par l’enseignant-chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo à savoir: Faso Dan Fani, socle de l’identité nationale et de l’héritage culturel (enracinement traditionnel, l’évolution historique du Faso Dan Fani, emblème d’identité et de vertu); patriotisme économique à la promotion artistique et à la mode; en fin le défis et perspectives pour la valorisation, la vulgarisation du Faso Dan Fani (points majeurs à la consommation du Faso Dan Fani).

« En définitive, le Faso Dan Fani se présente comme un symbole à la fois économique et identitaire traduisant l’union entre patriotisme et culture. Il illustre l’identité qu’un peuple peut affirmer sa souveraineté à travers la valorisation de sa propre production », a renchérit Dr Siaka Ouattara et par ailleurs Maître assistant au département de Sociologie à l’Université public, Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.

Il a signifié que cette communication s’inscrit dans le cadre de leurs activités en vue de rendre d’avantage visible les Archives nationales et aussi ce que la structure fait. « Alors, à travers la thématique déjà (le port de Faso Dan Fani) c’est de démontrer que porter Faso Dan Fani, contribue non seulement à un essor économique et aussi à une identité de notre culture », s’est réjoui, en fin de cérémonie, le directeur général des Archives nationales, Kouna Jean Bertin Kamboulé.

La cérémonie a été en effet modérée par le chef coutumier et homme politique, l’ancien ministre des Affaires religieuses et Coutumières, Issaka Sourwema.

Par Espoir Info

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