Le Ministère de la Santé, à travers le Système de gestion des incidents pour l’élimination des décès maternels et périnatals évitables (SGI-eDMP) réunit du 6 au 8 août 2025, à Ziniaré une cinquantaine de professionnels des médias dans le cadre d’un atelier de briefing et d’information sur ses activités. Cette initiative vise à renforcer les capacités des journalistes et à les engager activement dans la riposte nationale face à cette problématique de santé publique.
En ouvrant les travaux, Dr Yéri Sylvie Youl/Traoré, Directrice de la Santé de la famille, a rappelé que les décès maternels et périnatals sont désormais considérés comme des urgences sanitaires au Burkina Faso. Elle a insisté sur la nécessité de mobiliser les médias pour sensibiliser les populations, de réduire les retards dans la prise de décision, et d’améliorer l’accès aux soins et la qualité de la prise en charge médicale. Pour elle, les journalistes ne doivent pas seulement alerter, mais aussi proposer des solutions et accompagner les efforts communautaires.
Dr Adama Ouattara, manager d’incident, a quant à lui dressé un état des lieux préoccupant : environ 1 000 femmes et 15 000 nouveau-nés périssent chaque année au Burkina Faso du fait de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. Malgré des avancées notables, ces chiffres révèlent l’urgence de renforcer la riposte. Il a mis en lumière les actions engagées par le ministère, notamment l’amélioration des plateaux techniques, l’introduction de médicaments essentiels, la disponibilité de produits sanguins et la mise en place de comités d’audit dans les formations sanitaires.
Prenant la parole au nom de l’OMS, Dr Hien Yelmali Clotaire a salué les progrès enregistrés par le pays, tout en soulignant que le ratio de 198 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes reste au-dessus de la cible mondiale de 70. Il a réaffirmé l’appui constant de l’OMS à la stratégie SGI, alignée sur les standards internationaux, à travers le renforcement des capacités, la diffusion des normes, l’appui technique, l’opérationnalisation sur le terrain et le suivi-évaluation.
Le Directeur de la communication et des relations presse du ministère de la Santé, Romain Sandwidi, a remercié les journalistes pour leur présence, soulignant leur rôle crucial dans la lutte contre les décès maternels et périnatals. Cette rencontre, a-t-il précisé, vise à renforcer leur implication dans la riposte sanitaire à travers des échanges, la compréhension du système de gestion des incidents et l’adaptation des messages aux réalités des communautés.
Durant l’atelier, les professionnels de l’information seront outillés sur divers modules animés par des experts, avec des échanges pratiques à travers des travaux de groupe.
Cette collaboration stratégique entre le ministère de la Santé et les médias vise à bâtir une réponse plus efficace, inclusive et durable, pour faire reculer significativement les décès évitables et garantir que plus aucune femme ne perde la vie en voulant donner la vie. L’atelier a bénéficié du financement de l’OMS.
DCRP/MS
