Hamza (nom d’emprunt), un apprenti chauffeur de 26 ans, comparaissait devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso, le 11 juillet 2025. Le Parquet lui reprochait des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, conformément à l’article 512-21 du code pénal burkinabè.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 17 au 18 avril 2025, vers 3 heures du matin, dans un garage de véhicules situé au quartier Yeguéré de Bobo-Dioulasso. Selon le dossier, Hamza a ligoté à l’aide d’une corde un jeune homme d’une trentaine d’années, suspecté de vol, avant de lui porter plusieurs coups.
La victime a succombé à ses blessures quelques instants après l’agression. Alertée par les riverains, la Police a procédé aux constatations et Hamza a été interpellé, puis placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso.
Devant les juges, Hamza a nié les faits dans un premier temps : « La victime était soupçonnée de vol de fer. Des gens du garage sont venus me réveiller à 3 heures du matin. Je n’ai pas frappé cet homme. J’ai juste apporté une corde pour qu’on le ligote. Ce sont des jeunes qui l’ont battu », a-t-il déclaré.
Les juges l’ont alors pressé de questions :
- Qui a ligoté la victime ? « Ce sont des jeunes du garage », répond-il.
- Pourquoi n’avez-vous pas alerté la Police si vous le soupçonniez de vol ? « Mon téléphone était éteint », a-t-il expliqué.
Après insistance des juges, Hamza a fini par reconnaître sa participation aux faits : « J’ai regretté mon acte. Je ne pensais pas que ça allait finir ainsi », a-t-il murmuré.
Le témoignage du père du défunt
Présent à l’audience, le père du défunt a déclaré que son fils souffrait depuis quelque temps de troubles mentaux pour lesquels il avait été soigné sans succès. « C’est le matin que j’ai appris qu’on avait frappé mon fils à mort à Yeguéré », a-t-il confié.
Il n’a formulé aucune demande de dédommagement.
Réquisitions et verdict
Pour le ministère public, aucun doute ne subsistait sur la qualification des faits : « Le prévenu a participé de bout en bout à l’opération. Il a fourni la corde et a frappé la victime, entraînant sa mort », a soutenu le procureur, qui a requis 8 ans de prison ferme et 500 000 F CFA d’amende.
Après délibération, le tribunal a déclaré Hamza coupable et l’a condamné à :
- 7 ans d’emprisonnement ferme,
- 300 000 F CFA d’amende ferme.
Ce que dit la loi
L’article 512-21 du code pénal burkinabè dispose : « Si les coups portés ou les blessures faites volontairement ont entraîné la mort sans intention de la donner, l’auteur est puni d’une peine d’emprisonnement de 7 à 10 ans et d’une amende de 300 000 à 5 000 000 F CFA ».
Source: Justice Infos Burkina
Espoir Info