Du 19 au 21 novembre dernier, s’est tenue une audience foraine au camp Nazi Boni de Dédougou. Il s’est agi pour le tribunal militaire de Ouagadougou, de juger 14 dossiers dont 3 dossiers criminels.
A cette audience foraine, sur 14 dossiers à juger, 12 dossiers ont été retenus et deux renvoyés pour leur mise en état. Pour les faits criminels, on note des condamnations pour meurtre, pour complicité de meurtre, pour recel aggravé. En plus de ces trois infractions criminelles, 9 prévenus ont également été jugés. Parmi les dossiers jugés concernant les délits, on retient l’affaire de Sono, la plus emblématique. Il s’agit des VDP qui se livraient à la mutilation du cadavre d’une personne présumée terroriste. Suite à cela, le parquet les a poursuivis pour meurtre, mutilation de cadavre et non respect des égards au mort.
Suite à l’instruction du dossier, le meurtre n’a pas été retenu, mais la mutilation du cadavre et le manque de respect dû au mort, sont les infractions retenues et pour lesquelles les quatre prévenus ont été jugés à cette audience. Deux dossiers de Tchériba ont également été jugés et concernent des affaires de meurtres. Il s’agit de deux VDP également qui avaient procédé à un contrôle et à la suite avaient procédé à l’arrestation des personnes qu’ils avaient contrôlés. Finalement leurs corps sans vie avaient été retrouvés le lendemain.
Les mis en cause ont été jugés et reconnus coupables. L’un d’eux écope de 11 ans de prison dont quatre ans assortis du sursis et l’autre de 11 ans d’emprisonnement dont 3 ans assortis de sursis. Au regard de tous ces actes, le procureur militaire, commandant Ahmed Ferdinand Sountoura a invité les justiciables des Forces de défenses et de sécurité à respecter les règles prévues pour tout ce qui concerne l’usage des armes à feu. Aussi il les invite à accomplir leur mission et de ne pas être animés par la vengeance ou la discrimination ethnique. Pour lui, si cela est respecté, les objectifs seront bien atteints, la quiétude et la paix durable seront restaurées.
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Proscrire l’usage excessif des armes
«Nous sommes bien conscients au parquet militaire que nous sommes dans une situation sécuritaire difficile et nous ne méprisons pas les efforts qui sont consentis par les forces de défense et de sécurité pour restaurer et ramener cette quiétude au sein des populations. Mais ce qui est récriminé, s’est que les abus surtout dus à l’usage excessif de la force et précisément des armes à feu, cela est à proscrire », a-t-il déclaré. A l’endroit des populations civiles, le procureur militaire a également fait savoir que l’armée n’est pas dans une situation d’impunité. «L’armée punit d’abord ses éléments à travers des sanctions disciplinaires, mais au-delà, si les faits sont justement constitués d’infraction, il y a des poursuites devant les juridictions militaires », a laissé entendre le procureur militaire. Toutefois, il a relevé que le travail d’institution militaire n’est pas connu du public. Cependant, il a indiqué que la justice militaire travaille à rassurer la population qu’elle est aux aguets et passe au crible les actes posés par les forces afin de permettre que la lutte contre l’insécurité ne soit pas une excuse pour commettre des exactions et des infractions au détriment des populations civiles. Le procureur militaire a donc invité les populations à faire confiance aux forces de défense et de sécurité et à leur prêter main forte en termes de renseignement pour que nous puissions arriver à bout de l’hydre terroriste.
En prélude de cette audience foraine, il s’est tenue le 18 novembre une conférence en vue de permettre aux autorités administratives, militaires et paramilitaires, ainsi qu’aux militaires eux-mêmes, de mieux comprendre les compétences des juridictions militaires et leur fonctionnement.
Source : L’Express du Faso
Espoir info
