Zezouma (nom d’emprunt) est un septuagénaire domicilié dans un village de la province du Houet. Il affirme être un sapeur-pompier à la retraite et père de 11 enfants. Il précise également qu’il est actuellement le chef dudit village.
Il s’est retrouvé devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso ce 8 août 2025 pour répondre des faits de stellionat portant sur un terrain d’une superficie estimée à un demi-hectare.
Tout est parti d’une plainte de la victime, Siaka (nom d’emprunt), qui dit avoir voulu acquérir un terrain dans la localité. « Je voulais acheter un terrain. J’ai vu un intermédiaire qui m’a orienté chez le vieux Zezouma. On s’est entendus sur une superficie d’un demi-hectare à 625 000 F CFA. J’ai versé la somme et nous avons établi une décharge et des papiers. Après vérification, on m’a dit que le terrain que j’ai acheté se trouve dans le domaine de la Gendarmerie nationale. J’ai décidé de faire annuler la vente et de réclamer mon argent en portant plainte à la brigade territoriale de gendarmerie. Finalement, le vieux m’a versé une bonne partie de l’argent. Aujourd’hui, il a déjà remboursé 537 500 F CFA et il lui reste 87 500 F CFA à payer », a détaillé la victime.
Le vieux Zezouma affirme qu’en réalité, il a reçu 500 000 F CFA comme prix de vente de son terrain. Il indique qu’un vigile près de la Gendarmerie l’a trompé. « Le vigile a servi d’intermédiaire entre l’acheteur et moi. Il m’a remis 500 000 F CFA. C’est après que j’ai su qu’il avait pris 625 000 F CFA. Je n’étais pas au courant de cela. En plus, lors de la délimitation du terrain, il est allé couper une partie du terrain de la Gendarmerie. C’est moi-même qui avais donné ce terrain à la Gendarmerie. Je ne peux pas donner quelque chose à une structure et, après, venir vendre le même terrain à quelqu’un. C’est le vigile qui m’a escroqué et m’a mis dans des problèmes », a déclaré Zezouma devant les juges.
Le juge demande au vieux si, le jour de la délimitation du terrain, il était présent sur les lieux. « Non. C’est le vigile qui était sur place avec l’acheteur », répond Zezouma.
La victime a réclamé le reste de son argent.
Le parquet a estimé que c’est le vigile, en sa qualité d’intermédiaire, qui a trompé la vigilance du vieux lors de la vente. Après que les parties se sont rendu compte que le terrain vendu concernait une portion de la Gendarmerie et une partie du champ de Zezouma, la vente a été annulée. Le prévenu a déjà remboursé une grande partie à la victime.
Après analyse des faits, le procureur a requis la relaxe du prévenu pour infraction non constituée.
Le tribunal a suivi le parquet, déclarant la relaxe du prévenu pour infraction non constituée. La demande de la victime a été déclarée irrecevable, du fait qu’aucune infraction n’a été retenue contre Zezouma.
Chacune des parties dispose de dix jours pour faire appel de cette décision si elle n’est pas satisfaite.
Source : Justice Infos Burkina
Espoir info